Les cours d’eau
L’érosion des berges est causée en partie par des bateaux de type wakeboat, qui sont de plus en plus présents sur la rivière Richelieu à Saint-Basile-le-Grand. (Photo : JMcD)
Le mont Saint-Bruno se situe au cœur du bassin versant de la rivière Richelieu, un vaste territoire de 2546 km2 allant du lac Champlain à son embouchure dans le fleuve Saint-Laurent. Un réseau de petits ruisseaux sillonne la montagne, son pourtour et les municipalités avoisinantes. Ils composent une trame bleue aux paysages variés avant d’aller rejoindre la rivière Richelieu. Ce sont des couloirs de connectivité par excellence, reliant montagne, lacs, boisés et milieux humides.
Les enjeux
Parmi les problèmes de conservation des cours d’eau, on retrouve l’état des bandes riveraines, la faible qualité de l’eau, l’érosion des berges, les obstacles à l’écoulement, les espèces nuisibles et la perte d’habitat naturel liée à la fragmentation du territoire.
Plus le cours d’eau est accessible à l’empreinte humaine (agriculture, pêche, baignade, randonnées en bateau…), plus le besoin de conserver est nécessaire pour assurer la qualité de l’eau et la santé des bandes riveraines. Le déversement de produits chimiques par l’industrie, le milieu agricole et les citoyens favorise le développement de la cyanobactérie, mieux connue sous le nom d’algue bleue.
La plantation et la connectivité
Au fil des ans, la Fondation a été particulièrement active dans la conservation des ruisseaux du pourtour du mont Saint-Bruno par le nettoyage des berges et la plantation d’arbres. Son principal défi est de rétablir des passages de vie pour les différentes espèces de plantes, d’insectes et d’animaux aquatiques et terrestres, dans la mesure du possible, en utilisant la trame bleue, dont les ruisseaux, et en mobilisant les propriétaires riverains et les municipalités.
Le ruisseau du Moulin dans le parc Tailhandier, adjacent au parc national. (Photo : JMcD)
Le ruisseau du Moulin (Saint-Bruno-de-Montarville)
Le ruisseau du Moulin prend sa source au bassin qui regroupe les cinq lacs situés au Parc national du Mont-Saint-Bruno, traverse plusieurs quartiers résidentiels de Saint-Bruno et se jette dans le ruisseau Massé au sud de la route 116. C’est le plus connu et le plus urbain de nos ruisseaux. Son parcours est varié : il descend en cascade de la montagne, méandre dans la Réserve naturelle du Boisé-Tailhandier, coule incognito dans les jardins privés, disparaît en canalisation sous les rues, alimente les lacs du Ruisseau et du Village et mouille un petit milieu humide dans le boisé des Tilleuls. Le ruisseau du Moulin capte une bonne part de l’eau des lacs de la montagne et est un corridor direct entre ces réservoirs et le ruisseau Massé. La mousse qu’on aperçoit sur la photo n’est pas de la pollution, mais plutôt la décomposition de matières organiques telles plantes aquatiques, feuilles mortes et algues.
Le ruisseau des Frères près de la ferme Agriculture urbaine Saint-Bruno (Photo : JMcD)
Le ruisseau des Frères (Saint-Bruno-de-Montarville)
Le ruisseau des Frères, ainsi nommé parce qu’il traverse les anciennes terres des frères de Saint-Gabriel, prend sa source sur le flanc nord du mont Saint-Bruno et décrit un grand arc de plus de 7 km avant de se jeter dans le ruisseau Massé. Il coule d’abord vers l’ouest, en milieu agricole où il est canalisé, bifurque ensuite vers le sud et traverse le Parc d’affaires Gérard-Filion où il serpente entre les terrains industriels. Sous l’impulsion de la Fondation du Mont-Saint-Bruno, il fait l’objet d’un plan de réhabilitation et d’aménagement des berges, incluant un parc linéaire. Une partie du ruisseau des Frères a été détournée pour améliorer l’assainissement des terres agricoles de Sainte-Julie. Cette partie est maintenant connue sous le nom de ruisseau Beloeil. COVABAR a réalisé en 2017 un projet de protection des berges du ruisseau en collaboration avec la Fondation du Mont-Saint-Bruno.
Le ruisseau Beloeil, près des rues Carrier et Therrien à Saint-Mathieu-de-Beloeil. (Photo : R. Saint-Jean)
Le ruisseau Beloeil (Sainte-Julie, Saint-Mathieu-de-Beloeil et Saint-Marc-sur-Richelieu)
Le ruisseau Beloeil prend sa source dans la tourbière du Parc national, située sur le flanc Nord du mont Saint-Bruno. Il traverse d’abord un quartier résidentiel et des terres agricoles à Sainte-Julie au sud de l’autoroute 20, contourne la montagne sur du côté Nord (Défense nationale) et traverse un autre quartier résidentiel à Saint-Mathieu; il poursuit enfin un long cours en milieu agricole pour se jeter, quelque 17 km plus loin, dans la rivière Richelieu.
Le ruisseau Massé, entre les rues Gardenvale et des Bolets à Saint-Bruno (Photo : JMcD)
Le ruisseau Massé (Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Basile-le-Grand)
Le ruisseau Massé prend sa source dans le boisé du Tremblay et coule, canalisé, en milieu agricole jusqu’à Saint-Bruno où, sur une courte distance, il reçoit les eaux des ruisseaux des Frères et du Moulin. À Saint-Basile, il serpente tout en méandres en milieu résidentiel et agricole, avant de se jeter dans la rivière l’Acadie. COVABAR a réalisé une étude approfondie du bassin versant de la rivière L’Acadie, secteur Massé.
Le ruisseau Bernard passe dans les terres agricoles. (Photo : R. Saint-Jean)
Le ruisseau Bernard (McMasterville, Saint-Basile-le-grand, Saint-Mathieu-de-Beloeil)
Le ruisseau Bernard prend sa source dans les milieux humides du territoire du ministère de la Défense nationale sur le mont Saint-Bruno. Il coule en direction sud-est en milieu agricole d’abord (Saint-Mathieu), puis en milieu urbain (McMasterville) où il a fait l’objet d’un aménagement de verdure dans le parc du ruisseau Bernard… Il se jette directement dans la rivière Richelieu.
Le ruisseau Deslauriers, près de la rue des Fromagers (Photo : R. Saint-Jean)
Le ruisseau Deslauriers (Saint-Basile-le-Grand)
Le ruisseau Deslauriers prend sa source sur le mont Saint-Bruno et se déverse dans la rivière Richelieu. La ville de Saint-Basile-le-Grand travaille avec les agriculteurs de son territoire pour régler des enjeux d’assainissement sur les terres agricoles de la municipalité.
La rivière Richelieu vue du parc Prudent-Robert, à l’intersection du chemin du Richelieu et de la montée Robert, à Saint-Basile-le-Grand. (Photo : JMcD)
La rivière Richelieu (Saint-Basile-le-Grand)
La rivière Richelieu prend sa source dans le lac Champlain et coule vers le nord sur 124 km pour rejoindre le fleuve Saint-Laurent à la hauteur des îles de Sorel. La rivière draine un immense bassin versant de 23 828 km2 , dont seulement 16 % se trouve en sol Québécois (SFPQ, 2002).
Selon l’Association des Riverains et Amis du Richelieu, les nombreuses espèces végétales et animales qui habitent la rivière Richelieu font face à plusieurs enjeux importants : l’écoulement de surfaces provenant de diverses communautés et des terres agricoles, l’érosion des berges dû en partie à l’utilisation intensive de bateau style wakeboat et l’augmentation des eaux usées déversées. Le plan directeur du bassin versant de la rivière Richelieu développé par COVABAR offre plusieurs solutions. De son côté, Conservation de la Nature Canada tente de sauver le fouille-roche gris, le méné d’herbe, le chevalier de rivière et le chevalier cuivré, quatre espèces de poisson menacées ou en voie de disparition dans la rivière Richelieu.