Le mont Saint-Bruno

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Une colline montérégienne

Le mont Saint-Bruno est l’une des dix collines montérégiennes qui traversent la plaine du Saint-Laurent jusqu’aux Appalaches sur une distance de 90 km entre la colline d’Oka et le mont Mégantic. Elles partagent une formation géologique commune constituée d’un cœur de roches intrusives et résistantes à l’érosion, d’où leurs reliefs qui dominent le paysage.

Au-delà du Richelieu, se trouvent les trois grandes collines montérégiennes : le mont Saint-Hilaire situé en milieu semi-agricole; le mont Rougemont et le mont Yamaska situés en milieu agricole. Les trois collines montérégiennes situées plus à l’Est sont quant à elles de vraies montagnes : le mont Shefford et le mont Brome se trouvent dans le piedmont des Appalaches et le mont Mégantic sur les contreforts des Appalaches.  Elles ont en commun un milieu agroforestier ou essentiellement forestier qui les protège.

Un peu d’histoire géologique

Le relief du mont Saint-Bruno, avec son couvert forestier mature et ses cinq lacs, lui donne une valeur unique dans la plaine métropolitaine.  Ce relief est l’expression de sa longue histoire géologique, dont trois épisodes ont modelé sa morphologie. Les roches qui entourent la montagne sont des sédiments marins vieux de 440 millions d’années (Ma); une grande variété de fossiles témoigne de la présence d’une faune marine à cette période.  Puis, il y a 125 Ma, ces sédiments, de quelques kilomètres d’épaisseur, ont été pénétrés par un magma, une coulée si chaude qu’elle a cuit les sédiments pour créer une auréole ou carapace très dure qui protège toujours les flancs de la montagne.

Lors de la plus récente glaciation, le mouvement des glaciers a déplacé une grande quantité de roches et accéléré l’érosion de la montagne, particulièrement les sédiments plus fragiles du pourtour. Les glaciers ont sculpté les quelques poches de magma moins résistantes au cœur de la montagne pour créer des dépressions, aujourd’hui remplies d’eau, que sont les cinq lacs et la petite tourbière.

Cette histoire géologique commune aux Montérégiennes a façonné leur morphologie, très variée, composée de lacs et de milieux humides, de falaises, de piedmonts et d’une abondance de petits ruisseaux, autant d’écosystèmes formant un corridor et un refuge pour les animaux en migration dans la région.  Aujourd’hui, ce sont de grands îlots de biodiversité dans une région agricole où les pressions de l’urbanisation s’accentuent.

Des milieux partiellement protégés

Une partie de la colline est protégée.  La Sépaq protège et gère le parc national du Mont-Saint-Bruno, d’une superficie de 8.9 km2.  Une superficie de 4,5 km2 du piedmont jouit d’une forme de protection qu’offre le ministère de la Défense nationale.  Ce terrain fait d’ailleurs l’objet d’un débat puisque le MDN souhaitent s’en départir.

Mis à part quelques petits boisés municipaux, les zones périphériques au parc de conservation, zones essentielles pour en assurer l’intégrité écologique, appartiennent à des propriétaires privés.  L’ensemble se situe au cœur du corridor forestier du Mont-Saint-Bruno, un projet piloté par Nature-Action Québec et initié conjointement avec la Fondation du Mont-Saint-Bruno.

La biodiversité du mont Saint-Bruno

La biodiversité exceptionnelle du territoire rend des services écologiques inestimables à la communauté.  Quelque 200 espèces d’oiseaux, 500 espèces de plantes herbacées, 37 espèces d’arbres et une trentaine d’espèces de mammifères sont répertoriées dans le parc seulement.  Les espèces envahissantes comme l’alliaire officinale, la phragmite, l’agrile du frêne et la chenille de la spongieuse, modifient cependant l’équilibre naturel.  La population de cerfs de Virginie exerce la pression la plut importante sur le sous-bois, notamment sur les colonies de trilles et les jeunes pruches.

Le réseau hydrographique du mont Saint-Bruno est composé de petits ruisseaux qui drainent le bassin versant vers la rivière Richelieu. Ces écosystèmes sont fragilisés par l’urbanisation et l’agriculture industrielle. Les principaux cours d’eau sont le ruisseau des Frères (à l’ouest), le ruisseau Beloeil (au nord) et le ruisseau du Moulin (au sud). Un oléoduc important traverse le bassin versant sur le piedmont nord de la montagne.