Élections : Lettre aux candidats au sujet du champ de tir
Il y a déjà cinq ans que les militaires ont quitté le champ de tir adjacent au parc national du Mont-Saint-Bruno. Cinq ans que l’intention de céder le terrain est annoncée.
Ce terrain de boisés, de friches et de milieux humides appartenant au ministère de la Défense nationale depuis la Seconde Guerre mondiale n’est toujours pas cédé malgré des intentions clairement manifestées en ce sens et n’est que partiellement protégé. De plus, l’accès citoyen y demeure interdit malgré l’impact positif de l’accessibilité démontré des milieux naturels sur la santé.
Comment aider nos élus de Québec et d’Ottawa à sauvegarder ce terrain stratégique si important dans la lutte au réchauffement climatique en Montérégie ?
Un terrain qui contribue à la santé du climat
Comme 90% du territoire de la Montérégie est privé, il n’est pas surprenant que seulement 3,86 % de cette région soit protégée par rapport à une moyenne de 17 % à l’échelle du Québec. La protection du champ de tir est un geste concret qui répond parfaitement aux attentes de la Convention sur la diversité biologique des Nations Unies signée par Québec et Ottawa. (Photo : Coalition des Montérégiennes)
Les infrastructures naturelles comme le champ de tir représentent l’une des solutions les plus efficaces d’un point de vue de la résilience environnementale, de l’acceptabilité sociale et de la rentabilité économique. Elles sont considérées jusqu’à dix fois moins onéreuses et plus efficaces que les nouvelles technologies dans la lutte au réchauffement climatique. Elles combattent les îlots de chaleur et agissent comme de véritables puits de carbone.[1]
N’oublions pas que, selon Statistiques Canada, Montréal et ses environs connaîtront le plus grand nombre de jours de chaleur extrême au pays.
[1] Selon Jérôme Dupas, titulaire de la chaire du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais.
Les intentions sont alignées
En acceptant le champ de tir, le gouvernement du Québec agrandirait de 50% le parc national le plus achalandé de son territoire tout en assurant un accès citoyen dans le respect de la conservation de ses écosystèmes fragilisés.
La Communauté métropolitaine de Montréal a adopté une résolution en 2017 demandant que le champ de tir soit intégré au parc national du Mont-Saint-Bruno. Les villes avoisinantes n’ont aucune objection à ce que le terrain soit annexé au mont Saint-Bruno. En signant la pétition e-2508 au ministère de la Défense nationale, des milliers de citoyens et citoyennes sont du même avis. Nous, les signataires de cette lettre, le sommes aussi.
Une opportunité en or pour Québec et Ottawa
À l’heure où l’urgence climatique sonne le glas et les gens se ruent vers les parcs et les activités de plein air, il est d’autant plus essentiel de protéger les milieux naturels qui les accueillent.
Les gouvernements du Québec et du Canada auraient tout avantage à saisir l’opportunité d’annoncer la cession du champ de tir afin qu’il soit protégé dans son ensemble et que les citoyens puissent y avoir accès le plus rapidement possible.
Peut-on imaginer une annonce à Montréal, en décembre 2022, dans le cadre de COP15, là où les décideurs des quatre coins du monde se réunissent pour discuter de l’avenir de la diversité biologique sur la planète ? Cette décision éclairée serait saluée de tous.